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Photo du rédacteurCatherine Buisson

Haut Potentiel Intellectuel, surdoué.e, hypersensible, neuro-droitier, neuro-atypique, zèbre ...

Dernière mise à jour : 26 juil. 2021

N'en jetez plus!

Comment s'y retrouver entre toutes ces appellations? Signifient-elles les mêmes choses? Qu'apportent ces "étiquettes" à celles et ceux qui sont intéressé.es? Quel peut être l'accompagnement de ces différents profils quand leurs caractéristiques sont diluées entre elles?


Les personnes qui font appel à moi souhaitent souvent avant tout dépasser les difficultés qu'elles éprouvent dans leur vie personnelle et/ou professionnelle. Il s'agit d'abord pour elles de prendre conscience de ce qui les caractérise précisément afin d'accéder à un mieux-être dans les divers domaines de leur existence. Je leur permets en premier lieu, de chausser une nouvelle paire de lunettes pour découvrir leur vie sous un autre jour.


Pour y voir plus clair, je me bornerai ici à défaire les représentations liées au Haut Potentiel Intellectuel (HPI) qui a, plus que jamais, la part belle aujourdhui dans les médias. Il a pris également une grande place dans l'esprit de bon nombre de thérapeutes s'intéressant à la "douance" avec ce qui semble être pour eux son corollaire, l'hypersensibilité. Tenant là une étiquette pratique et perçue comme valorisante, ils en usent auprès des personnes se plaignant d'une grande sensibilité ou se percevant "hors norme". Ce que j'assimilerais à un abus de langage vient du fait que le HPI est mêlé à l'"hypersensibilité". Je parlerai plutôt de "haute sensibilité" telle que la décrit le docteur Elaine Aron pour mettre de côté le jugement induit par le terme d'"hypersensibilité". En effet, le préfixe "hyper" sous-tend qu'on l'est trop par rapport à une majorité.

Haute sensibilité et HPI sont chacun identifiables de manière objective et je suis formée à les reconnaître (Pilgrim Formations) pour mieux répondre aux besoins des personnes. Trop souvent confondus, les facteurs de Haut Potentiel Intellectuel et de Haute Sensibilité méritent d'être éclaircis et distingués l'un de l'autre pour faciliter la démarche des personnes concernées.

Les tests pour évaluer le HPI et le questionnaire développé par Elaine Aron pour la haute sensibilité, permettent d'identifier objectivement les caractéristiques de chacun de ces deux fonctionnements. Loin du vocable de "zèbre" particulièrement flou ou de la grande enveloppe de "neuro-atypique" incluant nombre d'autres profils "hors norme" tels que les autistes, les TDHA, les dys,..., je m'en tiens, dans mon accompgnement, au haut potentiel intellectuel et à la haute sensibilité en partant des données précises qu'offrent les tests et questionnaires, et la narration du vécu. De plus, il est important de les distinguer l'un de l'autre pour comprendre clairement ce qui pose problème aux personnes concernées au quotidien. En effet, nous parlons de deux traits distincts qui sont systématiquement amalgamés. Même si les deux traits peuvent être présents chez une personne, la confusion que cela entraîne gêne les personnes pour comprendre ce qui se joue pour elles.


Si on évoque tout d'abord les personnes à haut potentiel intellectuel ou encore parfois appelées surdoué.es, , on est amené à rappeler que seule la passation des tests de QI Wechsler WAIS-IV peut effectivement statuer sur un HPI. La ressemblance présumée de personnes "atypiques" ou "hypersensibles" avec un HPI s'arrête aux résultats des tests auxquelles les personnes auront accepté de se soumettre. Les personnes HPI se différencient par leur plus grande capacité d'abstraction.


Elaine Aron apporte un éclairage précieux sur la haute sensibilité ("high sensitivity"), nourri par des années d'expériences et de recherches. Elle décrit la haute sensibilité selon quatre "piliers"caractéristiques:

- une profondeur de traitement (entraînant un besoin de temps)

- une surstimulation des sens

- une réceptivité émotionnelle/empathie

- une sensibilité aux subtilités

La Haute Sensibilité est un trait que 20% de la population humaine partagent. Ces personnes qui réfléchissent avant d'agir ont servi l'évolution de l'espèce.


Le pourcentage d'individus présentant un HPI est estimé à 2% alors que 20% de personnes hautement sensibles sont incluses dans la population humaine. Il est ainsi statistiquement plus sûr d'avoir des personnes hautement sensibles qui souhaitent une aide pour être plus à l'aise dans leur vie.


C'est le fait que ces deux fonctionnements soient mélangés qui est le plus frappant. Combien de commentaires évoquent la grande sensibilité des HPI ou l'extrême intelligence d'une personne ressentant profondément les choses! Ainsi, le point principal est qu'une personne HPI peut être hautement sensible et qu'une personne hautement sensible n'est pas nécessairement HPI. Et pourtant, nombre d'auteurs et de thérapeutes, ignorent la différence entre ces deux fonctionnements et renvoient au passage une image erronnée aux personnes accompagnées.


Quel intérêt y a-t-il à discerner l'un de l'autre? C'est avant tout une ouverture pour reconsidérer les désagréments dus plus largement à la haute sensibilité mais également ceux que le HPI peut engengrer. Prendre conscience de son fonctionnement constitue la première étape de la transformation de ce qu'on perçoit ou que l'on nous renvoie comme des faiblesses. Il s'agit ensuite de repérer ses stratégies d'adaptation pour les étendre à tous les domaines de sa vie. Regarder sa sensibilité élevée comme un atout est accessible en faisant les choses à partir de ses besoins propres. Et pour cela, il convient de considérer son fonctionnement de manière précise et positive car il est inné.


J'ouvre la possibilité pour les personnes qui font appel à moi de comprendre leur fonctionnement de l'intérieur en leur permettant de défaire l'influence des visions extérieures.


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